![]() Est-ce que vous faites partie de celles (ce sont souvent des femmes) qui passent leur temps à aider les autres ? Aider les enfants (jusqu’à la majorité, c’est normal, c’est même légal !), le conjoint (une habitude devenue norme), les parents (normal, vu leur âge et leurs problèmes de santé, et puis ce sont quand même nos parents), les amis (ça sert à ça les amis, vive l’amitié), les collègues (il faut bien que quelqu’un le fasse, sinon ça va me retomber dessus), les proches en difficulté (s’il lui arrive quelque chose, je ne me le pardonnerai jamais…) et tous les autres connus et inconnus… Si cela vous fait plaisir et vous apporte du bonheur, c’est parfait. Parce qu’au moins ce que vous faites a une utilité réelle, vous le savez puisque c’est vous le bénéficiaire. Si vous en avez marre, que vous êtes fatigués, laminés, pas contents, lassés, en colère, tristes, frustrés, impuissants, c’est parfait aussi. Parce qu’apparemment c’est le bon moment pour choisir si vous allez continuer ou pas à aider les autres alors que votre corps dit stop. Admettons que vous ayez décidé d’appuyer sur la pédale de frein, histoire d’éviter le mur du ras-le-bol total ou du burn-out. Ce sont les autres qui ne vont pas être satisfaits, ils sont dans votre voiture, sur la banquette arrière ou le siège passager, et ils n’ont pas l’intention de s’arrêter de sitôt. Pourquoi s’arrêteraient-ils de recevoir votre aide ? C’est très chouette de se promener en votre compagnie, d’admirer le paysage, il suffit juste de donner des ordres culpabilisants ou des conseils obligatoires. Vous avez pris l’habitude de conduire et eux l’ont perdue. Il n’y pas d’autres solutions que de continuer ainsi, c’est plus efficace et tout le monde est en terrain connu. Alors vous continuez à rouler avec vos passagers. Seulement voilà, le jour où vous aurez un accident, vous serez entièrement responsable et ceux qui se trouvent dans votre voiture vous feront porter la responsabilité de leurs blessures. L’énergie des relations interpersonnelles est parfaitement équilibrée. Si vous donnez trop, vous prendrez – consciemment ou inconsciemment – ailleurs. Cela pourra être une forme de troc avec la même personne parce que vous recevez d’elle un bénéfice secondaire. Si la personne ne se laisse pas faire et vous refuse la contrepartie, vous allez vouloir demander ou prendre à une autre personne, de la même manière déséquilibrée que la personne précédente sauf que vous serez maintenant dans son rôle (sans forcément vous en rendre compte). Vous prendrez sans vouloir donner quelque chose en échange car vous aurez l’impression de vous être rémunérée équitablement en utilisant une personne suffisamment généreuse pour vous donner sans retour. Dernier cas de figure, vous ne voulez léser personne, vous n’osez pas demander, vous voulez conserver votre image de sainteté ou personne ne vous donne quoi que ce soit, alors vous êtes obligés de puiser dans vos propres ressources, déjà bien entamées. Nos ressources sont à la mesure de ce dont nous avons besoin et elles sont calibrées pour nous. Si vous ne respectez pas vos besoins, vos ressources fondront comme neige au soleil et votre santé par la même occasion. Cela veut dire que vos ressources vont fonctionner pour l’autre comme un leurre, comme une clé qui rentre dans la serrure mais qui n’ouvre pas la porte car ce n’est pas la bonne. Tant que les autres sont sur votre porte, ça va, mais le jour où ils voudront entrer dans leur propre maison, si c’est votre clé qu’ils ont et pas la leur, ils resteront dehors. S’aider soi-même, c’est prendre soin de sa maison intérieure pour y habiter. Quel plaisir alors de partager en invitant et en étant invités dans la maison de nos amis, de notre famille et de tous les autres. L’aide qui était assistance dépendante devient entraide et partage responsable. S’aider soi-même, c’est s’aimer suffisamment pour prendre soin de soi en priorité. Aider véritablement les autres, c’est les aimer suffisamment pour leur permettre de retrouver la dignité et la liberté d’être pleinement eux-mêmes sans croire qu’ils ne sont pas assez forts pour puiser dans leurs propres ressources. Le travail de conscience est d’aller contacter ses ressources à la source universelle de la vie présente en nous à chaque moment. On peut en prendre conscience rien qu’en respirant en conscience. Qui donc est là qui nous aide mystérieusement à respirer ? Nous ne sommes pas seuls. Mais comme nous souffrons ou avons peur d’être seuls, nous passons souvent à côté de ceux qui peuvent nous aider, à commencer par nous-mêmes. Thi Bich |
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